La toiture en montagne est l’un des éléments majeurs à considérer pour parfaire la construction dans un tel milieu. Focus sur ce que c’est réellement.
La France est une des premières destinations touristiques mondiales pour les sports de neige et de montagne. En effet, elle possède des massifs montagneux de toutes les altitudes, de la moyenne à la plus haute. Les plus connus sont situés dans les Vosges, les Pyrénées, le Massif Central, le Mercantour, le Jura, le Luchonnais, etc. Ainsi, l’habitat en montagne doit s’adapter aux rudesses du climat et aux conditions de vie spécifiques des montagnes, entre autres les précipitations importantes, les températures extrêmes, les amplitudes thermiques élevées, les accumulations neigeuses, les vents violents, etc.
Par ailleurs, en plus de la sécurité, il doit aussi répondre aux attentes des touristes en termes de confort, d’esthétisme. L’homme doit développer des techniques et des matériaux de construction, de toiture et d’isolation appropriés et durables. Tous les acteurs (responsables étatiques, professionnels, fabricants, opérateurs) sont conscients de l’enjeu. Ainsi, les toitures des bâtiments en zone montagneuse ont été conçues pour répondre à ces exigences climatiques hostiles, que ce soit pour un complexe hôtelier, une maison individuelle, un chalet d’alpage, un refuge de haute montagne…
La toiture de montagne doit alors se conformer à des règles établies par les DTU (Documents Techniques Unifiés) et le guide du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). Ces types de toitures doivent également suivre les recommandations d’un bureau d’étude qualifié pour la détermination des charges et conditions d’hygrométrie et d’enneigement du bâtiment, surtout dans le cadre d’un bâtiment BBC (Bâtiment Basse Consommation) ou écologique.
Les éléments à prendre en compte pour une toiture de montagne performante
Le guide des couvertures du CSTB et la norme NF DTU 43-11 conseillent, pour des raisons de sécurité, l’usage de la double toiture avec un complément d’étanchéité pour les bâtiments se situant à une altitude supérieure à 900 m, dans les régions où la neige est omniprésente. La double couverture gère efficacement les échanges thermiques entre l’extérieur et l’intérieur du bâtiment. Sa couche supérieure joue le rôle de « porte-neige ». Elle constitue un gage de sécurité en cas de déplacement ou de déformation des matériaux de couverture. La sous-titré, quant à elle, limite les éventuelles infiltrations.
Comme toute chose, cette recommandation présente quelques exceptions dans les montagnes très ensoleillées comportant peu de périodes enneigées et des toitures bac acier à forte pente. Si la double toiture n’est pas adoptée, il faut toujours se conformer aux usages, aux règles et aux normes en vigueur. D’où la pertinence de l’utilisation d’écrans de sous toiture perméable à la vapeur d’eau. Cela permet de se passer de la double toiture, très efficiente, mais dispendieuse.
La double toiture froide
Accompagnée de complément d’étanchéité, la double toiture froide ventilée est appropriée à tous les matériaux de couverture en matière de construction en montagne. En partant du plafond du bâtiment, elle est composée de quelques éléments. Cela commence par un pare-vapeur courant, une feuille de bitume élastomère, ou renforcée, une membrane bitumineuse autocollante, placée sur les chevrons. Ensuite, elle passe par d’autres constituants tels qu’un isolant posé entre les chevrons. Une lame d’air ventilée d’au moins 66 mm d’épaisseur ou un support continu conforme à la norme NF EN 13986 en bois massif peut faire l’affaire. Sinon, il y a aussi les panneaux de particules de bois ou en contreplaqué de chanlattes.
Une autre composante est aussi la couche complémentaire d’étanchéité qui couvre les chanlattes. Elle doit être simple pour les fortes pentes, supérieures à 40 % pour les couvertures en éléments de petites tailles tels que les tuiles, les ardoises, les tavaillons, les bardeaux, ou les lauzes, ou supérieures à 20 % pour les couvertures en plaques, feuilles ou bandes métalliques.
Elle est renforcée pour les toits à faibles inclinaisons, situées entre 20 et 40 % des couvertures discontinus et à éléments de petites tailles et pour les faibles pentes, inférieures à 20 % des couvertures métalliques. Les autres éléments de la toiture sont les contrelattes avec une épaisseur située autour de 2,5 et 3 cm. Elles sont fixées sur les chanlattes et sur lesquelles est installé le support de couverture, la lame d’air ventilée d’au moins 60 mm d’épaisseur, le support de couverture en bois massif ou en contreplaqué et des matériaux de couverture.
L’étanchéité : un incontournable de toute construction en montagne
L’étanchéité est un critère très important pour les toitures en montagne. On peut citer 2 méthodes pour l’installation de l’étanchéité complémentaire d’une toiture en montagne. Elle peut être sur chanlattes trapézoïdales, l’étanchéité recouvrant celles-ci ou sous rehausse possédant une étanchéité liquide coulée sur le support. L’étanchéité complémentaire peut être monocouche ou simple. Elle peut être faite d’une chape de bitume oxydé munie d’une armature de tissu de verre ou d’une chape de bitume élastomère.
Également, l’étanchéité complémentaire peut être sous forme renforcée. Les variantes sont la bicouche clouée où l’on cloue la première couche au support avec des recouvrements soudés. Concernant la deuxième couche, il faut la souder à la première avec des joints décalés. Mais aussi, la bicouche semi-indépendante avec matériau autoadhésif. Sa première couche adhère au support avec un galon autoadhésif, tandis que l’on pose la seconde couche sur la première. Elle peut être monocouche en bitume élastomère cloué dans les recouvrements des lés.
Il est important de préciser que dans le cas d’une étanchéité complémentaire bicouche, on peut poser les deux couches d’étanchéité après la pose des chanlattes ou fixer une première couche avant la mise en place des chanlattes qui sont alors couvertes par l’étanchéité.
Le toit végétalisé en climat de montagne
Même en zone de montagne, la couverture végétalisée est une solution intéressante. Les toitures végétales devront être conçues en prenant compte du poids. Mais dans ce cas, la charpente devra supporter le poids du toit, du substrat, des plantes, de la membrane d’étanchéité, de la couche drainante ainsi que de la neige en hiver. Quelques critères sont essentiels comme :
- Le dimensionnement des charpentes en fonction.
- Le choix de substrat alliant à la fois la légèreté et une certaine épaisseur, si les épaisseurs les plus utilisées sont de 15 à 20 cm selon les versants. Ces facteurs sont très importants pour permettre aux plantes de résister aux conditions climatiques.
- La mise en place des végétalisations appropriées à la zone géographique. Les plus pratiques sont les espèces rustiques pouvant supporter les conditions climatiques rigoureuses.
- La pose du drainage adéquat et correspondant au climat montagnard et l’altitude.
- L’adoption d’une pente adéquate inférieure à 37 ° (75 %) et l’installation des retenues pour limiter les risques de glissements.
Toiture solaire : une option à envisager pour une construction en montagne ?
En milieu montagnard où les défis climatiques peuvent sembler importants, les toitures solaires représentent une alternative énergétique prometteuse. Malgré l’altitude et l’éventuelle couverture neigeuse, les régions montagneuses bénéficient d’une exposition au soleil significative, surtout durant les mois d’été.
L’installation de panneaux solaires sur les toits des chalets et des maisons peut donc réduire la dépendance aux énergies fossiles. Elle aide également à faire baisser les factures d’électricité. Ce qui contribue à une transition vers des pratiques plus durables. De surcroît, l’utilisation de solutions photovoltaïques adaptées, comme les panneaux bifaciaux, peut maximiser la production d’énergie. Cela permet de capturer la lumière réfléchie par la neige.
Les habitants des zones montagneuses peuvent aussi profiter de subventions et d’incitations gouvernementales spécifiques pour encourager l’adoption de ces technologies. Seulement, il faut prendre en compte des éléments tels que l’orientation des toits et l’impact visuel sur le paysage montagnard. En même temps, il faut voir de près l’entretien des systèmes solaires, en particulier durant les mois enneigés.